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nepasdormir
textes
17 février 2009

La chute

Je me penche par la fenêtre et je tombe. Douze étages, c'est rien, cela me laisse le temps d'apprendre à voler. J’attrape quelques pigeons affolés pour m’accompagner. Quand je serai mort, ils emporteront mon âme et la disperseront en particules de fientes blanches.
Dans la chute, les rencontres sont rares et les personnes croisées sont trop absorbées à rédiger leur testament pour prendre le temps de vous saluer. La vielle du 15éme me bouscule et passe toute recroquevillée sur ses souvenirs. J’aurai voulu lui hurler que la vie va recommencer mais ma bouche soudée d’extase refuse les mots. Un petit signe de ma main accompagne mamie dans sa descente vers le point fixe où se réunissent les ombres. La fille mère du 8 ème a jeté son nourrisson à l’unisson de nos chutes. Je lui en suis gré, j’aime la compagnie des enfants lorsqu’ils n’ont rien à attendre de notre pitié. Ses yeux noirs n’ont pas de nom et ont déserté les certitudes. Sa tristesse est une épidémie qui me gâche mon plaisir, d’un coup de pied, je l’écarte. Ses rebonds maladroits sur les jardinières de balcon me rappellent un chien qui, happé par un train, n’en finissait pas de m’injurier par des jappements plaintifs. Je suis distrait et, lorsqu’elle me saisit la main, je trouve à mes cotés la gamine du 10éme. « J’ai sauté dans le ciel » me dit-elle. C’est gênant, que vont dire les parents lorsqu’ils nous trouverons écrasés et ne sachant démêler des deux corps le vrai du faux. Je respecte trop la vérité pour me prêter à cette confusion des genres. Pour l’empêcher de me suivre, je lui crache des options morales et des insanités qui la dépouillent de ses désirs. Affolée, égarée dans les doutes, l’image du ciel se déchire dans sa poitrine. La douleur des mots dévoilés dissèque sa résolution en un bloc de pierre friable, prêt à éclater et se détruire pour ne plus jamais rêver.
Enfin seul, j’attends que le temps et l’espace se plient pour offrir à mon corps la dalle de béton.

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24 décembre 2008

no comment

Ce soir, il n’y aura pas de fêtes ni de cadeaux, car des soldats ont tiré sur le Père Noël. La consigne était stricte : personne ne doit passer pour éviter un attentat terroriste. L’armée a aussitôt incinéré le corps empêchant ainsi toute autopsie indépendante.

Selon une source non-officielle :
Arrêté à un barrage militaire en début d'après-midi, le Père Noël aurait été immédiatement transféré à la prison de ..... où, interrogé et torturé, il serait mort vers minuit.

14 décembre 2008

Dors mon bébé

SAINTE_X___BEBBE_HERPES

Dors mon bébé, j'aime regarder mourir ta respiration
Enfonce toi dans le gouffre de mercure de mes entrailles pour y sucer les hommes passés, sans nom et sans racine, qui tous, les testicules rongées de questions et la bite droite de certitudes, voulaient t'arracher à moi, ta Sainte Usurpatrice vouée à te gaver d'histoires d'enfants crucifiés.

Dors mon bébé, je déteste ton absence plantée en terre.
Moi, la salope ouverte à toutes tes prières et toujours le foutre qui coule entre mes cuisses avec des regrets d'égouts de ta fuite dans mes rêves, je t'étouffe sans hâte en léchant tes yeux clos.

Dors mon bébé, je veille sur toi dans mes veines dilatées.
Peut-être devrais-je te découper les phalanges pour t'apprendre à écrire mes mots, ceux qui te caressent et te donnent l'espoir de me tuer pour arracher ma peau à vif des coups que tu donnes à moi, ta Sainte Purulente de l'Oubli, arraché à ton sommeil de larve.

Dors mon bébé, je suis ton cocon empoisonné d'amour et d'épines.
J'effacerai les traces de tes rêves avec mon sang noirci de haine et nue, moi, ta Sainte Catin de la Castration, je ramperai dans les traces de ton urine pour en absorber à l'ivresse toutes les peurs, les mensonges et les deuils que tu concoctes en traitre qui ne sait pas nager entre les désirs obscènes.

Entends-tu le martèlement des cauchemars casser mes os fragiles
et le sifflement des gaz empuantis de ma fente
se glisser entre tes souvenirs ?

20 novembre 2008

ressembler, appartenir, être ......

Tout individu a le choix de ressembler à quelque chose. Cette liberté dans laquelle nous nous engouffrons aveuglément est le premier acte inexorable de notre aliénation. Quand le "moi" abdique de ses particularités pour se conformer aux modèles du groupe, il devient un élément d'un décor qui lui échappe. La croyance en l'autodétermination de sa représentation est une prothèse illusoire de la vue.

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