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nepasdormir

8 juin 2008

Vietnam du Sud / Trang Bang 8 juin 1972 - 07h30

Kim_Anim

Deux avions américains survolent Trang-Bang en rase-mottes. Courez sur la route!" hurle la mère de Kim. La fillette s'élance avec ses six frères et sœurs. Soudain le ciel est déchiré par des explosions : les skyraiders viennent de lâcher 4 bombes au napalm. L'essence gélifiée enflamme tout et carbonise immédiatement deux frères de Kim."Nong quà !" [trop chaud] implore la petite, dont les vêtements ont été dévorés par le feu. Sur la moitié du corps sa peau tombe en lambeau.

O Kim, pourquoi as-tu pardonné à ces bouffeurs de hamburgers à l'hormone de croissance made in Wall Street, la bouche pleine du mot Liberté et la conscience lavée de tous pêchés par leurs pasteurs appuyant sur la Bible manette de la soute à bombes des paroles de paix fragmentées en billes plastiques rentrées de force dans les chairs pour changer l'histoire.

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23 mai 2008

qui a envie de lire un truc pareil ?

Ce n'est pas l'écriture d'une histoire mais plutôt une gestuelle
acrobatique, une catharsie infiniment répétée. Une pratique pour
organes sensibles, pas pour les puceaux affranchis qui passent
leurs journées à tabasser les chiens et les chats.
Voila un début pour les femmes qui délirent de rire et s'excusent
d'angoisse. Une fin pour les hommes engrossés de certitudes et de
superlatifs à queue de billard. Il n'y a là rien d'émouvant ni de
saint serre la vis aux prémices d'un réceptacles d'humeurs vicieuses.
Rien n'existe ni n'excite et je n'arrive pas à justifier devant
la Loi ce monologue de sourd, ni la façon dont il absorbe mon
témoignage.
Mais qui a envie de lire un truc pareil ?
Peut-être n'importe qui ne se trouvant pas en état de sainteté.

23 mai 2008

tuer les

Tuer les enfants qui jouent au ballon devant la maison abandonnée depuis belle lurette par des propriétaires véreux de maladies bizarres pour les inconnus de passage dans la rue de nos souvenirs à quatre pattes devant des images obsolètes qui montraient un autre monde tellement lointain que les jours passés pour le parcourir dans tous les sens d'une montre déréglée par les mouvements incessants des mariages n'avaient pas de fin pour les lutteurs de mots en croix sur des chaises dépareillées mais tellement confortable pour partir ailleurs là ou personne n'attend quiconque a un visage familier imprimé sur des magazines jaunis par les pluies qui traversent les os des défunts et les délitent de leur chairs putrides pour les rendre propres et présentables à celui qui viendrait réclamer les restes des fins d’inventaires de tous ce qu’il convient de dire à la famille après le choc de la disparition de celui que tout le monde aimait disent-ils dans les discours sirupeux qu’ils ont déversé en bave dans les assiettes remplies de vers renversés sur le sol les affaires intimes du défunt pour un pillage en règle et des disputes et ruptures sans fin de journée triste à ce spectacle des oncles et des tantes tartes dans leur gueule pour le saccage de mes souvenirs d’enfant. 

Tuer les parents qui dorment les uns dans les autres en se tenant par des mots d’amour copiés dans les revues du cœur bon marché au tripier du coin démolit par les promoteurs pour des villas de luxe remplies de gens qui lèvent le cul plus haut derrière mais par devant crève la dalle de béton installée dans leurs manières de vous saluer de loin en loin je ne retournerai pas à la maison depuis ma fuite pour asphyxie insupportable de tous les interdits pour ne pas leur ressembler et croire être moi une vierge sans histoire prêt à tout ramasser du monde forcement plus beau là bas qu’ici mais si vite apprendre les mots salaces pour exciter les mecs à suivre mon cul las de leur queue toujours à trainer entre leurs jambes au cou de mes rêves à deux sous pas très clairs lorsque le temps était au beau fixe avec départ précipité des chambres papiers peints délavés et lits défaits de leurs testicules pour rejoindre l’épouse et les enfants en pleurs de la méchante fille à papa honteux de l’entorse au mariage tu me jures fidélité et je ne recommencerais plus pour cette pouffiasse qui n’en vaut pas la peine de mettre en désordre une vie si bien réglée de crédits et de mensonges astiqués avec soin de pansements.   

17 mai 2008

cicatristes

cicatrice_1_blog

11 mai 2008

prière amniotique

Merde et si saigneur de me balancer mon poing quotidien en pleine
gueule ouverte d'aisance et fosse sceptique de con forceps et
débile né sans se soucier du salut militaire.
Je t'envoie un steak plein de colères stérols mais comment se taire
quand ta lumière est arrivée et que mes nuits sont plus calmes
que tes jours sanglants arrivés d'atroces cités dans tes livres
de victoires et de commisérations respectueuses.

Merde et si saigneur de m'avoir donné le foie cirrhosé du doute
con fort, moi ton larbin parmi tous les chiens qui lève la queue
et laisse sa tête de boussole dans le cul des télés à lier nées
dans les asiles de ta gloire.
Tu m'as donné une place assise dans ton enfer me ment tes paroles
de pets ypérites gravés dans la chair faible de tes ouailles
cadencés qui lavent leur croix dans le rôle des bourreaux baptisés
de ton salut éternel.

Merde et si saigneur de m'avoir offert la liberté à crédit illimité
de mes délits de fuite vers le bonheur assuré sur contrat de mordre
et piétiner mon prochain sur ta liste de prix vils au club des
altruistes du m16 légal par mon inique forme de petit soldat de ta
cause au coin des feux de napalm et d'élimiNation.
Tu m'as emmené nulle part car je suis sang et blâme de la monstruosité
de l'ordre binaire de ton troupeau.

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5 mai 2008

pulsations

PULSION_anim

29 avril 2008

Position du missionnaire

misère, misère, misère,…..Compréhension du rôle et position artistique.
Je soutiens qu’il faut faussement poser son cul culbuter dans l’altitude ou l’attitude du discours qui court après son sens (interdit ?) et ceci fraichement car la date de validité est dépassée ou repassée par l’abandon de la panse pensée politique du monde de l'art rance.
Evidement, je ne veux pas dire mais je dis tout et son contraire qu’il faut traire la sensibilité à “fleur de peau” de chaque artiste/ autiste mais correctement torché politiquement.

Je soutiens que l’art show est aveugle et manipulable dans tous les sens
et postures du Kama sutra et que le besoin de spectacle comble
l’ignorance des spectres acteurs sur leur entité. L’état de manque est
partouze et les doses ne sont pas dans les squats d’état ni dans les
musées aseptisées à l’eau de javel. La blancheur pub du fric et les
conseillers en investissements sont cachés dans les vitrines des peep shows culturels.
Je soutiens que sans foncer la tête dans les lieux de mémoires à asiles

éventrés est la racine de la dissidence, que l’éjaculation narcissique
(oh!c’est bOOO,je jouis…), la promotion des boites à culs aux rayons X
et des images stérilisées sont les gaz soporifiques des banquiers,
de leurs chiens lettrés et des rats lobotomisés.
TOUT est peau cible au bord du vide.

27 avril 2008

hygiène du corps

SOINS

La saleté est le lit sur lequel se vautre la propension à l’abandon de
soi, l’oisiveté, la paresse et la débauche. Tous maux de la
dégénérescence morale et de la délinquance qui gangrènent notre
société. Ces quelques conseils, suivis avec soin et une assiduité
journalière par les parents et institutions, sont les remèdes qui
permettront d’installer de manière durable une attitude respectueuse
des valeurs morales à notre jeunesse. 

Les mains
Couper les ongles jusqu'à la chair et retirer la lunule au rabot.
Ouvrer les paumes et les interstices des doigts, fixer l’ensemble avec des tiges maintenues de liens. Ainsi tenue, la main prendra une position correcte pour être nettoyée avec un désinfectant qui supprimera définitivement toutes traces de sperme ou de cyprine. Pour la nuit, des gants spéciaux sont préconisés pour éviter les caresses intimes qui éloignent du sommeil réparateur. 

La bouche
Elle est l’orifice d’où sort la pensée et à ce titre doit être particulièrement entretenue.
Limer les dents pour éviter les morsures profondes. En cas d’agressivité récidive, n’hésitez pas à les extraire et les remplacer par un appareil dentaire.
Brosser les gencives et la langue pour les débarrasser des matières en putréfaction qui embarrassent les idées et compromettent toute sociabilité.
Une bouche laissée ouverte est le signe d’un repli égoïste et d’évasion dans des rêves souvent malsains. Pour y remédier, n’hésitez pas à maintenir fermé l’orifice par quelques points de sutures aux commissures des lèvres. 

Les parties intimes
Passer et repasser une brosse dure dans les moindres plis de l'anus et
du scrotum. L'odeur tenace des  selles doit être supprimée par des
lavements : Enfoncer un tuyau souple dans le rectum et verser quelques
litres d'eau bien chaude additionnée d’une pincée de gros sel.
Pour les garçons, décalotter le prépuce et frotter au crin, n'oubliez
pas de maintenir la peau de la hampe avec une pince pendant le séchage.
Pour les filles, écarter les lèvres du vagin, rentrer des embouts
ouatés imprégnés de désinfectant. Forcer au fond et ne vous laissez pas
impressionner et attendrir par les cris ou les pleurs.
Pour maintenir l’hygiène des parties intimes, il est préconisé le port
de sous vêtements serrés et de matière rugueuse pour éviter les
frottements générateurs de troubles. Un examen régulier de ces vêtements
permet de punir les entorses aux règles mais aussi d’en constater les
bienfaits et progrès.

Cette liste n'est pas exhaustive, il est recommandé de la compléter
selon les circonstances et la gravité des désobéissances.

26 avril 2008

pléonasme interdit

DANSE

Je danse sur le bide de ta réalité et malheur si je me prends les pieds
dans les plis boursoufflés de tes règles. Dis-moi comment tu cries
obsédé par le fric de tes orgasmes de papier glacé? Ton ventre couturé
de pièges à ressorts, mines bondissantes lacérant de ton sperme
empoisonné mes rêves et mes désirs. Désirs sans fin de la faim de
mon corps et rêves stéréotypés de mon enfance perdue. Perdu je suis
dans les plis enchevêtrés de tes gangrènes dans lesquels tu m'entraines.
Entrainer sans fin à comparaitre devant tes tribunaux pour répondre
de mes révoltes. Laisse tes mains en évidence et ne me touche pas !
je veux te crever le ventre avec mes pieds pour en extraire toute
la pourriture de tes vices policés. Je piétine ta tripaille de
bienséance avec jubilation, le docteur Muybridge ne m’arrêtera pas,
je l’ai trucidé cette nuit en l’étouffant de mes menstrues.
Je tangue et pointe sur toi, l’homme objet obèse de toutes les normes
vomies par tes calculs sordides. Je t’éventrerai libéré dans ma prison d’image.

22 avril 2008

peau_ésie

Avec un scalpel très fin, il gravait des vers de 12 pieds sur la peau
de son ventre. Les nouvelles entailles se superposant aux anciennes
rendaient les poèmes illisibles. Vers la fin de sa vie, la peau trop
flasque et la main tremblante, il dut renoncer à poursuivre son œuvre.

22 avril 2008

corps à corps

Au début était le corps nu. Puis vint le froid qui détache les membres
gangrénés, éclate les liquides des yeux, transforme en blocs de glace
les étrons dans le ventre ... Alors on coupa les cheveux et les barbes
des morts pour confectionner des couvertures, on trancha leurs veines
pour recueillir le sang encore tiède, on les écorcha pour tendre leurs
peaux et construire des abris, on retira de leur corps les organes
comestibles pour rassasier notre faim et on brula les restes pour
récupérer la graisse qui, brulait dans nos lampes, émettait une
lumière pour repousser la peur. Sortie des ténèbres, nous pouvions
enfin être humain.

18 avril 2008

déjections médicolégales

transsubtantation

Pline l'Ancien raconte que les gladiateurs touchés au diaphragme
agonisaient sur le sable des arènes en se tordant de rire. Le savant
arabe Ael-azar (12 ème S.)dans son traité de chirurgie au chapitre des
éventrations décrit ces chrétiens riant aux éclats en s'enroulant avec
leurs intestins. Le Dr Trezel a photographié un phtisique maniaque
pris de fou rire au milieu des spasmes et des crachats sanguinolents de
la toux poitrinaire. A la même période, le Dr Ball a observé une
paralytique sur son lit de mort. Elle ne cessait de répéter avec un
large sourire "Oh! que je suis contente, oh! que je suis contente ..."
L'agonie dura trois jours. Le DR Berton raconte, dans ses mémoires de
la Grande Guerre, les cas fréquents de soldats décervelés par un obus
et amenés hilares au centre de soin. Récemment, le visage d'une fillette
décapitée par l'amant de sa mère, montrait les signes indiscutables de
la joie. Expression qui n'ayant pas échappé à la sagacité des gendarmes
a permis de confondre le criminel.

10 avril 2008

Mea culpa

Pour être nihiliste, il me faudrait reconnaitre que rien de ce que nous sommes ne nous ait été légué. Comme si venu de rien, partant de rien et commençant TOUT, sans filets ni handicaps.
Je suis né d’un ver de terre contorsionniste et mon corps en garde les stigmates. Avec souplesse je m’arrange de n’importe quelle réalité et avale toutes les vérités. Je me reconnais dans tout et dans rien.
Le vide est ma foi et l’Humanité mon inconscience. Je m’invente des scénarios avec des étiquettes pour être conforme aux normes mais, complètement amnésique et réfractaire, je les oublie aussitôt. Pour être heureux, il « faut » s’obliger à croire. Faut, faux, fosse à oubli des questions et doutes qui grimpent dans le ventre et oxydent les résolutions. Je ne me reconnais dans aucune terre promise et désir errer sans demander mon chemin. Je jubile d’être perdu et comble de la mauvaise foi en tire orgueil. Je suis affreusement perdu pour les autres, pour les chiens, pour n’importe quel Dieu, …. Peut-être même défiguré. Le miroir social n’est d’aucune utilité et seul les mots et les images dégueulés par le cordon ombilical me jettent des cailloux blancs. Lapidation salutaire.

6 avril 2008

Respect des normes

PELUCHES_ours

Ces adorables peluches ont été enfantées par des ouvrières chinoises
bénéficiant des avantages sociaux en vigueur dans notre pays. Ces jouets
sont livrés ventres fermés pour que vos enfants aient le plaisir de les
ouvrir (instruments de découpes non-fournis). Les organes internes sont
conformes à nos normes sanitaires et bénéficies d'un service chirurgical
après-vente. Cet authentique fœtus, très décoratif dans son bocal de
formol, est garanti âgé de sept mois et exempt de toutes malformations
physiques et contaminations. Différentes couleurs de peau sont dispo-
nibles ainsi que le choix du sexe.

                   En vente exclusivement dans nos supermarchés.

4 avril 2008

Début et fin

DEBUT___FIN

Il faudrait pouvoir bruler les visages adorés de notre enfance, oublier
les baisers de larmes, les caresses volées et la nostalgie des trains
qui partaient vers des destinations inconnues.
Peut être que, amnésique et vide, nous pourrions ainsi attendre
avec calme la mort.

28 mars 2008

Contorsions

mannequin_01

Mes creux sont des articulations usées par les positions foeutales
Mes genoux cerclés de rouge inclinent vers chaque partie de mes mains.
Mes dessous noirs conviennent aux caresses des écorces.
Mon ventre vêtue de blanc embrasse les lèvres saillantes
qui se dressent et protestent.

Enfant, j'avais des contorsions qui faisaient douter de mon existence.

24 mars 2008

Anthropophagie mentale

_nthropophagie_mentale

Il y a des gens qui portent leur foi dressée comme un phallus
arrogant, d'autres, plus spongieux et aux sourires avenants,
la porte comme un vagin béant. De toutes les espèces, ce ne
sont pas les plus dangereuses pour la santé.

Méfiez-vous de ceux qui vous regardent avec des yeux exorbités
et le foie à la main pour vous démontrer A+B l'exactitude de leur
fondement, la légalité de leur action et leur détachement à vous
nuire.

Evitez ceux dont la langue s'échappe de la bouche et bave des concepts
malodorants. Ils cachent leurs dents au fond du pantalon à pince
ou sous la jupe droite et sont les plus rapides à vous mordre la
nuque pour prendre votre siège.

Fuyez en toute hâte ceux qui vous déballent leurs tripes avec une
petite voix doucereuse de victime congénitale. Leurs intestins sont
de redoutables boas qui enserrent votre lucidité avec minutie et
patience.

Dans tous les cas, je ne fréquente guère ces gens aux organes
hypertrophiés. Je préfère la générosité du cœur, organe plus
comestible et qui laisse en bouche de très bons souvenirs gustatifs.

22 mars 2008

OPERA ROUGE

MACHINE

Il y a un opéra rouge durant lequel les acteurs meurent à l'entracte,
tétanisés par les mots prononcés.
Quand la lumière s'éteint, les spectateurs hurlent, couvrant le chant
des ténors. Dans les allées des enfants jouent à couper les jarrets
des femmes en talons aiguilles. Des taureaux éventrés trainent leurs
viscères sur la scène en gémissant dans le rythme du violoncelle.
Des cantatrices nues errent en pleurant et poussent des adolescents
aveugles vers des rampes d'où ils tombent dans la fosse d'orchestre.

1er Acte.
Le sang en cette saison chaude, fume et enveloppe les cadavres d'un
brouillard qui stagne. Les bourreaux sont nus et luisants de sueur.
Armés de crocs et de piques, ils déchirent, fouillent les corps et
hurlent de joie quand le fer saisit un fœtus. Des cordes, des filets
sont aussitôt lancés pour recueillir le précieux butin qui passe
de main en main pour terminer pendu aux branches d'un arbre. D'autres
bourreaux ont revêtu des vêtements de femme et, en mimant l'extase,
rampent sur les cadavres, s'agitent en cadence, tendent leurs bras
vers le ciel et lorsque la mort semble les avoir submergé, ils se
redressent hilares, barbouillés de sang noir, pour replonger de nouveau.

2éme Acte - Intervention du boucher Pancrace
Il pointe son couteau ensanglanté vers le public et clame
"Où est notre destin si, restant vautré dans la position horizontale,
notre sang n'est plus porté à la tête mais dans le cul de décors
vides ? A qui la faute si les mots et les phrases sans échos ne
bouleversent plus le flux de nos humeurs ? Resterons-nous sans rêves
de conquêtes ? Sans marées de pourpre tombant sur nos yeux ? Sans
bruissements d'ailes étouffés par nos prières ? Sans souvenirs
éphémères pour remplir nos carapaces de barbares ?"
A ces mots, il s'écroule exsangue sur un étal et expire en murmurant
"La haut, nous avions sorti le mystère du ventre de nos mères pour
le porter sur une scène ! La haut était le commencement où nous
condamne notre fin. Je vous en conjure, ouvrez les portes de votre
théâtre intime"
Des jeunes vierges habillées de rouge, reprennent en chantant les
dernières paroles du boucher Pancrace et se saisissent de son corps.
Déstabilisées par son poids et les chiens qui tentent de les mordre,
en titubant, elles se dirigent vers les coulisses.

3éme acte
Un jeune enfant au visage d'ange, lance sur le sol la tête de son
père.  Armé d'une verge, il la poursuit, la traque, et la frappe pour
essayer de l'arrêter. La tête paniquée tente d'échapper par des
rebonds imprévisibles, mais le père fut un bon professeur et l'enfant
devine les trajectoires. La tête finie sa course entre les pieds des
spectateurs qui l'écrase.

4éme et dernier acte
Arrivée brutale des bombardiers, des roquettes à fragmentations
éventrent le théâtre et les spectateurs. Dans la panique, des
bousculades et des bagarres s'ensuivent, heureusement des enfants
armés de lance-flamme, de manière méthodique rétablissent l'ordre.

Applaudissements des survivants qui défileront dans la grande rue.

22 mars 2008

MALHEUR

DISPATITION

Un homme nu détale comme un animal apeuré. Il lève la tête pour lire
dans les nuages noirs qui le suivent le sens de son destin.
Sans réponse, il s'enfuit de nouveau.
Les chaises flottent dans l'église où c'est accumulée l'urine
des fidèles. Des cafards sortent des fentes des murs et grimpent
en trainées noires et bruissantes vers le Christ oxydé pendu
par les pieds. Une jeune femme aux longs cheveux noirs qui lui
couvrent le visage, doucement tourne sur elle même. Heurtée,
elle tombe en murmurant "malheur ! malheur ! sept ans de malheur".
Des chauves-souris affolées se perdent entre ses jambes nues.
Des enfants aveugles se cognent contre les colonnes,
implorent des excuses à voix basses, palpent en hésitant les
obstacles et se figent dans l'attente d'un miracle.
Des chiens estropiés se couchent en souriant de tous leurs
crocs à la Mort, se recroquevillent dans leurs viscères
et se transforment en suaires abandonnés.

Quelques jours avant ...
Ils ont éventré les chevaux et les cavaliers, éparpillés
les corps sur la grande place pour en cacher le sol et piqués
les têtes aux extrémités de mât pour que les yeux des morts
surplombent le village. Dans leurs errements, ils ont tué leurs
mères et pères et, dans l'audace de leurs crimes, leurs femmes et
enfants. L'abime ouvert, jamais plus ils ne pourront revenir
en arrière.

15 mars 2008

Fleurs séchées

ABSINTHE

Les fleurs séchées ont le gout de l'absinthe
Sainte matrone, priez pour nous
Nous dont l'ivresse de ton parfum
Fin des mots et des baisers liquides
Liquide le sens de la marche des jours
Les fleurs séchées ont le gout de la peau
Peau de crin, de cuir et de velours
Lourd des caresses frottées jusqu'au sang
Sang des saints desséchés à s'étriller
Trier les paroles, piller les désirs.
Les fleurs séchées ont le gout des regrets
Regrets des orages qui s'étranglent
entre
 ces lignes.

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