L'image incarne l'obsession du Paradis sans le satisfaire. Un lieu mythique, un cancer inscrit dans le cerveau humain, qui lui permettrait de réaliser tous ses désirs / plaisirs / fusions / etc.
Tuer le réel qui fait obstacle au passage de l'autre coté de l'écran est le délire de toutes les nouvelles technologies poussées par la demande collective.
Mais le spectateur supportera t'il réellement d'être dans l'écran lorsqu'il s'apercevra qu'il n'est pas le maître de son Paradis ?

1 - Écrire une lettre d’auto-dénonciation et se l'envoyer.
2 - Constituer des fiches de renseignements sur soi-même (sans oublier d'y inscrire "confidentiel")
3 - Écrire son autocritique pour s’accuser de ses manques, erreurs, pensées viles, doutes quand aux discours et décisions de nos dirigeants.
4 - Se convoquer pour lire son autocritique à haute voix devant son tribunal.
5 - Déchirer l'autocritique sous l'argument qu'elle est constituée d'un tissu de mensonges.
6 - Se jeter à la figure les liasses de papiers, s'injurier et reconnaitre sa tentative de subversion.
7 – Attendre que l’on se donne la parole pour répondre, sans chercher à rejeter ses fautes sur les Autorités.
8 - Préparer une valise au cas où on viendrait à l'improviste s'arrêter.
9 - S'attendre en continuant de respecter l'ordre de la liste.
10 – Recommencer.

AUX SANS-AVENIR

Eric TARRADE - Montreuil, le 19 octobre 2010

Texte complet dans les commentaires

Bourreau des cœurs - Pour s'assurer de leur amour, il les soumettait à la question. Tourmentées par de multiples sévices et pour abréger leurs souffrances, elles finissaient par lui dire la phrase maudite "je t'aime". Toujours insatisfait, car doutant de leur sincérité, il les achevait cruellement en leur coupant la langue puis la gorge. La dernière femme lui fut fatale, par goût, elle lui suggéra les tortures par lesquelles elle souhaitait être soumise et parvint ainsi à le persuader de sa propre insincérité. Désespéré, il mit fin à sa vie de la même manière que celle subit par ses victimes.

Point de vue - Il tente de tuer son voisin de plage avec un tranchoir. L'embonpoint de celui-ci l'empêchait de voir la mer.

Drame de la faim - Les magasins d'alimentation étant fermés le dimanche, il tue sa femme, la découpe et en grille des morceaux au barbecue. Ce sont des voisins, dépités de n'être invités, qui le dénoncent.

Autodéfense - En pleine nuit, F est surpris occupé à se cambrioler lui-même. Armé, dans un réflexe d'autodéfense, il se tire une balle dans la tête.

Fidélité - Après lui avoir déclaré sa flamme, il se consume spontanément. Résistant aux odeurs nauséabondes des restes, elle les recueille et les place dans une urne sur laquelle sera gravée au fer rouge "à toi pour la vie".

La Patrie reconnaissante - Une mère de famille très nombreuse, épinglée sur ses mamelles de la croix matrimoniale en main propre du Président, meurt du tétanos. L'épingle d la décoration était souillée.

Macabre découverte - Sous le lit d'Émilie, neuf ans, les parents ont découvert fortuitement plusieurs nouveau-nés momifiés. Interrogés par la police, la fillette a refusé de répondre et demande la présence d'un avocat.

Confusion - Une femme sans ressource, mais désirant changer de sexe, droguait des adolescents pour leur couper les parties génitales. Les organes attachés sur son pubis, elle en espérait la fusion avec son corps.

Pénétration - C'est le nombril tuméfié et rempli d'abcès purulents qu'une jeune femme a été admise aux urgences de l'hôpital de M.. Ignorante des mystères de la vie, selon l'expression consacrée, elle était persuadée que la cavité du nombril était l'orifice de la conception.

Gourmandise - C'est par un coup de téléphone anonyme qu'un couple, connu honorablement dans la ville de T.., a été arrêté pour actes de cruauté sur les animaux. Éventrations, viols et autres actes sadiques sur des gallinacées étaient filmés et diffusés sur Internet. Les restes, cuisinés avec goût, étaient distribués généreusement aux voisins. C'est lorsqu'ils décidèrent de remplacer les volailles par des animaux moins comestibles qu'ils furent dénoncés. 

Ils suivent les trajets des intraveineuses quand ils sont perdus dans les couloirs des hôpitaux. Brulent en silence les jours de larmes quand les souvenirs acides suffoquent les regrets. Agitent les mains vers les absents quand les mouches viennent pondre leurs œufs. Défèquent leur vie sur des photos jaunies quand les rêves usés n'ont plus rien où se poser. Meurent en chialant étouffés de mots quand les maux ne dépassent plus de la bouche.

La complainte de l'orgasme s'élève guettée par l'effacement. Ce n'est que la petite mort qui règne sur notre finitude. Par toutes les brèches, la destruction rode.

L'impulsion du désenchantement m'agenouille derrière la porte. Cherchez mon âme dans le regard des tétons écrasés contre vos déclarations. J'entends le chant des images, rangées pour la guerre et prêtent à bruler les yeux.

Avant de mourir, il a vu sa vie défiler, mais il n'est pas sur que c'était la sienne.

Roméo était gigolo et Juliette prostituée Porte de la Chapelle. Ils furent arrêtés en mai 1912 pour les enlèvements et meurtres des clients de la Demoiselle. Condamnés à la peine capitale, c’est ensemble dans les fossés de St Germain qu’ils perdirent la tête à la veille de la Grande Boucherie de 1914. La science, dans ses égarements morbides, les avait réunis pour l’éternité au Musée de la Médecine dans la salle des Vanités.Cette salle fut détruite lors des bombardements alliés en 1944. Dans les gravats et la noirceur des ruines, leurs têtes fusionnèrent une dernière fois.

La morale de cette histoire, braves gens qui dansez sur les fosses communes, est que l’amour est la pire des innocences. Pleurez la beauté de leur destin sans gloire, eux qui ont pris la vie pour nourrir la leur. Dormez tranquille, vous qui sagement espérez la vie éternelle sourds aux hurlements de vos semblables.

Enfilez une blouse blanche pour éviter la contagion
. J'aime à donner du grain empoisonné aux pigeons freudiens. Leurs lectures mécaniques sont aussi prévisibles que la chute des corps dans les métaphores de leurs topiques. J'aime à construire des images-pièges trouées d'appâts pour les psy. friands de sensations orales. Rien de diététique que du cholestérol conceptuel tartiné avec générosité sur du sexe. J'aime engraisser les obèses de l'analyse fine perdus dans l'abondance du menu. Leurs critiques culinaires transpirent le bon gout à suivre les derniers critères de la libération analement correct. J'aime coller des étiquettes urticantes sur vos regards pour en décaper les formules de politesse. Petites tortures insignifiantes qui me laissent sur ma faim de peste.

corps à corps et à cris
Enfonce moi dans ta viande,
ma chair appelle tous tes sucs que,
digéré dans tes orifices, je t'absorbe.

Une foule bien préparée forme toujours une haie de crachats et d'insultes. Les cerveaux malaxés par la propagande sont veinés de canaux enflammés. Les regards sont chargés de délires lacérés et de discours de haine. Je ne sais pas si nous reviendrons car la nuit est devenue épaisse.